Astérix et la surprise de César (1985)

Astérix et la surprise de César (1985)

Astérix et la surprise de César est un film d’animation de 79 minutes sorti en 1985. Réalisé par Gaëtan Brizzi et Paul Brizzi, le scénario est inspiré de deux albums de BD de René Goscinny et Albert Uderzo : Astérix gladiateur et Astérix légionnaire.

L’histoire ne colle pas tout à fait à la BD, d’abord parce que certains personnages comme Idéfix n’existaient tout simplement pas dans Astérix gladiateur, d’autre part parce que fusionner deux histoires implique forcément une adaptation.
Comme dans la BD d’Astérix légionnaire, l’histoire commence alors que Obélix tombe amoureux de Falbala. Malheureusement pour lui, elle est déjà fiancée à Tragicomix. Mais contrairement à la BD, ce dernier apparaît dès le début en retrouvant Falbala dans le village mais les deux tourtereaux se font enlever lors d’une balade en forêt par un romain qui veut faire un peu trop de zèle.
Lorsque le village attaque le camp pour les libérer, il est déjà trop tard, car craignant les représailles, le centurion a préféré se débarrasser de ses prisonniers en les envoyant dans la légion étrangère en Afrique. Astérix et Obélix s’y engagent donc pour porter secours aux amoureux.
 

Astérix et la surprise de CésarAstérix et la surprise de César


La réalisation
est de bien meilleur niveau que le précédent film (les 12 travaux d’Astérix), même si les décors restent en aquarelle. Ceux-ci sont nettement plus fins et très fidèle à l’esprit de la BD. Le design des personnages aussi a su conserver le style de la BD. pPur cela les réalisateurs n’ont pas hésité à prélever et renommer des personnages issus d’autres albums (comme Astérix en Corse, Astérix en Hispanie, La Zizanie, etc..) le résultat est très homogène et satisfera sans peine les fans, d’autant plus que l’animation est en nette progrès, les model sheet sont respectés sur quasiment tous les plans. Quant à l’animation elle-même on ne peut que constater qu’elle est plus fluide et que les mouvements des personnages sont plus naturels (même si on est très loin de la qualité d’un Disney ou d’un Miyazaki de la même époque).

Astérix et la surprise de CésarAstérix et la surprise de César


La musique
de Vladimir Cosma s’harmonise bien au film. Quant au générique "Astérix et là", chanté par Plastic Bertrand, il fleure bon les années 80 et reste entraînant, même si cela paraît un peu décalé. Mais au fond n’est-ce pas le propre d’Astérix de jouer sur le décalage ? Ce générique a tellement plu qu’il fut réutilisé (en anglais) un an plus tard pour le film Astérix chez les Bretons.

L’histoire fut tirée de deux albums car les réalisateurs craignaient que la trame d’un seul album ne soit pas suffisante pour combler la durée et que le spectateur s’ennuie. L’intention est louable, l’approche est bonne, mais le résultat est un peu décevant. Non pas qu’il ne se passe rien, l’action est omni présente, le problème se situe dans le déroulement narratif qui est tellement linéaire que le spectateur n’a aucune surprise. Par exemple, dans la BD Astérix légionnaire, lorsque Astérix et Obélix arrivent enfin en Afrique dans le camp de légionnaires où a été déporté Tragicomix, le lecteur découvre seulement à ce moment là qu’il n’y est déjà plus. En revanche, dans le film, on voit l’évasion de Tragicomix, puis sa capture par des marchands d’esclaves bien avant qu’Astérix et Obélix ne découvrent qu’il n’est plus dans le camp. Au final, on n’a aucune surprise, et on regarde Astérix et Obélix agir en permanence avec un train de retard.

La problématique est la même avec des scènes crées de toutes pièces comme lorsqu’Idéfix se retrouve seul en plein Rome et qu’il tente de rejoindre ses maîtres pour leurs ramener la gourde de potion magique. Les séquences du petit chien sont tellement nombreuses qu’on sait longtemps à l’avance qu’il arrivera à temps pour apporter dans l’arène la potion magique. Le suspense et la tension dramatique en prennent un sacré coup.

Astérix et la surprise de CésarAstérix et la surprise de César

Mais le plus dérangeant me semble être qu’on a surtout pris la surface des BD au lieu de prendre le fond. Même si dans ce film Astérix passe par la légion puis par l’école de gladiateurs, ces deux moments sont survolés. On ne s’attarde pas suffisamment sur ces étapes qui montraient avec humour les absurdités de l’armée et la cruauté de la condition des gladiateurs. Dans la BD, Astérix sauve ses camarades gladiateurs de leur cruel destin. En revanche dans le film, il se contente de leurs flanquer des baffes. Cela laisse un arrière goût d’inachevé un peu frustrant, comme lorsqu’on mange une fraise à l’aspect avenant, mais qui n’a aucune saveur.

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En conclusion
, lorsqu’on regarde ce film avec des yeux d’adultes, malgré une bonne réalisation visuelle, on sombre vite dans l’ennuie et parfois même la déception. Le second degré manque cruellement et la longueur de certaines séquences (comme la préparation de la potion magique) ont un impact soporifique. En revanche les jeunes enfants accrochent sans peine à l’histoire et aux gags "peau de banane".

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