Hayao Miyazaki

Hayao MIYAZAKI

Hayao Miyazaki (宮崎 駿, Miyazaki Hayao), est un réalisateur (séries TV et films animés), mangaka, animateur, scénariste et producteur japonais né le 5 janvier 1941 à Tokyo. Il est connu pour être l’un des co-fondateurs du Studio Ghibli et pour avoir fait des films comme : Nausicaä et la vallée du vent, Mon voisin Totoro, Princesse Mononoke, Porco Rosso, Le voyage de Chihiro…

Biographie

 

L’enfance

Hayao Miyazaki est le deuxième enfant d’une fratrie de 4 garçons : Arata (1939), Yutaka (1944) et Shirō. Ayant passé son enfance dans un Japon marqué par les cicatrices de la Seconde Guerre Mondiale, cet environnement laissera des traces dans ce qui inspirera son œuvre plus tard. Deux aspects antinomiques ressortent de cette période : un amour de la Paix et une sorte de fascination pour les armes et les machines de guerre qui sont toujours pensées avec soin et dessinées avec un design rétro inspirées de cette époque.

Parmi les machines qui fascinent Hayao Miyazaki, on retrouve de façon récurrente un attrait pour les avions et de façon plus générale pour le vol aérien, soit à travers des machines volantes : avion ou dirigeable (Kiki la sorcière, Porco Rosso, Conan le fils du futur, Laputa, Le château ambulant, Nausicaä…) ou de façon moins mécanique : sur un balais de sorcière (Kiki), grâce à une pierre magique (Laputa), sur le dos d’un dragon (Le Voyage de Chihiro), ou encore sur le ventre d’un Totoro.
Le travail de son père, alors directeur de l’entreprise Miyazaki Airplane n’est sûrement pas étranger à cet intérêt pour l’aéronautique. Cette entreprise appartenait au frère du père d’Hayao et produisait des les gouvernes des Zero (chasseurs japonais pendant le Seconde Guerre Mondiale).

La mère aussi a contribué à influencer l’œuvre de Hayao Miyazaki. Comme elle était atteinte de tuberculose vertébrale elle dû rester alité, d’abord à l’hôpital, puis chez elle de 1947 à 1955. Dès lors il est facile de faire le rapprochement avec la situation que vivent Mei et Satsuki les deux petites filles du film  « Mon voisin Totoro » dont la mère est à l’hôpital pour une longue durée.
La proximité qu’avait Hayao Miyazaki avec sa mère ne se traduit pas que dans Totoro. Le frère cadet d’Hayao avouera que le personnage de Dora dans Laputa est basé sur leur mère, non pas à travers le physique, mais en ce qui concerne la personnalité (intelligente, aimante mais stricte).

L’enfance de Hayao Miyazaki fut plutôt agitée. Contraint de fuir les zones à risque, entre 1944 et 1945, il déménagera souvent avec sa famille. Puis les choses n’allant pas en se simplifiant, il aura à changer trois fois d’école en seulement 5 ans de 1947 à 1951. Il restera dans la troisième (l’École Eifuku) jusqu’en 1955 puis fera son lycée à l’École Omiya (1956 et 1957) et au Lycée de Toyotama (1958).

Cette dernière année de lycée marquera le début de sa passion pour l’animation. Le déclique est venu alors qu’il était allé au cinéma voir le premier film d’animation japonais en couleurs, Le Serpent blanc (Hakuja den), de l’animateur Yabushita Taiji du studio Toei. Ce film, inspiré d’un conte chinois, fut une révélation pour Hayao, qui prétend être tombé amoureux de l’héroïne Pai-nyan, et avoir pleuré toute la nuit. Mais ce film ne fut qu’un  des éléments de ce qui bâtira son intérêt pour l’animation. Il est un grand amateur de Osamu Tesuka (l’équivalent pour les japonais de Hergé, Disney, Franquin réuni en un seul homme) qui lui sert de modèle (en ce qui concerne les mangas). Hayao essais donc de dessiner en s’inspirant de Tezuka, il commence par des croquis d’avions, mais se rend vite compte qu’il n’arrive pas à dessiner correctement les personnes. Lorsqu’il réalisa que son travail n’était qu’une pâle imitation du style de Tezuka, il brûla tous les mangas qu’il avait commencé à dessiner. Il reconnaîtra que trouver son propre style fut une tâche ardue.

En 1962, il commence des études en économie à Gakushūin où il rédigera une thèse sur l’industrie japonaise. Toujours en 1962, il rejoint le club de recherches à Gakushūin sur la littérature enfantine. Son intérêt pour les histoires pour enfants semble être présent de longue date dans sa personnalité malgré le « sérieux » des études qu’il entreprend.

Réorientation vers l’animation

C’est la Toei Animation qui offrira à Miyazaki l’occasion de s’initier à l’animation. Il commence en 1963 comme intervalliste (un intervalliste est une personne qui dessine les dessins intermédiaires entre les poses clés faîtes par l’animateur). C’est en 1965 qu’il se fait remarquer en proposant une autre fin pour Garibā no Uchū Ryokō car il trouvait la fin prévue non satisfaisante, sa proposition fut jugée suffisamment intéressante pour être incorporée au film.
Par la suite il sera formé pendant trois mois avant d’être affecté au film Wan wan chushingura (Les fidèles serviteurs canins). Puis il travaillera pour la première fois pour une série TV avec Ken, l’enfant-loup qui était en concurrence directe avec Astro, le petit robot d’Ozamu Tezuka celui qui l’avait tant inspiré.
A l’époque son salaire n’est que de 19000 ¥ alors que son loyer lui coûte déjà à lui seul 6000 ¥. Son cas n’est pas une exception, animateur au japon n’est pas vraiment un métier très lucratif. Du coup, lorsque qu’éclatent en 1964 des troubles syndicaux au studio, Miyazaki prendra la tête des manifestant et deviendra le chef du "syndicat des travailleurs" . Isao Takahata (avec qui il fondra plus tard le studio Ghibli) deviendra le vice-président du syndicat. Ce conflit lui permettra aussi de rencontrer une animatrice du studio Akemi Ōta qu’il épousera en 1965. Il déménage alors avec sa jeune épouse à Higashi-Murama.

Cette même année, pour sortir de l’univers de la série TV et travailler sur des longs métrages, Miyazaki rejoint Takahata pour le film Horus le prince du soleil. Il avait alors 22 ans et avait déjà eu l’occasion de travailler avec Takahata sur le projet Hustle Punch. Malgré leur enthousiasme le film qui sortira en 1968 est un échec commercial.

En 1968, il est promu animateur de pose clés pour le film Le chat botté : Nagagutsu o haita neko (長靴をはいた猫) sur lequel il travaillera avec sa femme. Toujours avec elle, il réalisera quelques plans du film Le Vaisseau fantôme volant : Sora tobu yūreisen (空飛ぶゆうれい船).

De leur union naîtra deux garçons :

  • Gorō Miyazaki : qui deviendra lui aussi réalisateur et aura même l’occasion de travailler pour le studio de son père en 1967. (Il lui reprochera plus tard sa trop grande implication pour son métier au détriment de sa famille)
  • Le second Keisuke : Artiste en gravure et sculpture en bois. L’une de ses créations apparaît dans le film Si tu tends l’oreille, en 1969

En 1970 sa femme quittera son travail d’animatrice pour pouvoir élever leurs deux enfants. Ils déménageront alors à Tokorozawa dans la préfecture de Saitama.

Malgré le désir de Miyazaki de sortir du monde de la série TV, il continuera à travailler sur des série comme : Sally, la petite sorcière (Mahotsukai Sally : 魔法使いサリー), Mystérieuse Akko-chan (Himitsu no Akko-chan). Mais le plus important est qu’il va aussi se remettre au manga en éditant sous le pseudonyme Akitsu Saburo la série Sabaku no Tami (Le peuple du désert :  砂漠の民) de septembre 1969 à mars 1970 et qui paraîtra dans Shōnen Shojo Shinbun.

De 1970 à 1971, il participe à l’animation du film Les Joyeux pirates de l’île au Trésor réalisé par Ikeda Hiroshi d’après le roman de Stevenson. A cette occasion Miyazaki réussira à placer Cathy un personnage de sa création représentant une jeune fille rousse que l’on retrouvera plus tard sous divers aspects dans les différentes films qu’il fera.

En 1971, Hayao Miyazaki quitte la Toei pour rejoindre Isao Takahata et Yōichi Kotabe dans les studios A-Pro.
Durant cette période, il aura à accompagner en Suède Yutaka Fujiota qui est le président de Tokyo Movie. L’objectif de ce voyage était de réussir à convaincre Astrid Lindgren d’accepter de céder ses droits sur Fifi Brindacier (Nagakutsushita no Pippi) pour faire une adaptation animée. Pour cela, ils avaient déjà préparé des story boards. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas réussi à la persuader et le projet dû être abandonné. Toutefois ce voyage ne fut pas perdu pour Miyazaki car il a pu avoir l’occasion de sortir de son pays pour la première fois de sa vie et de s’imprégner d’une autre culture. Les paysages scandinaves seront une référence plus tard pour créer l’environnement de films comme Kiki la petite sorcière. La ville imaginaire Kokiro et ses alentours sont largement inspirés de la vieille ville de Stockholm, le Gamla Stan, et Visby sont inspirés par l’île de Gotland.

Miyazaki, Takahata et Otabe travailleront ensemble sur plusieurs projets : des épisodes de la série TV Lupin III (Rupan sansei : ルパン三世) et surtout sur le court métrage Panda et Petit panda (Panda Kopanda : パンダコパンダ) et sa suite Panda et Petit panda, le cirque sous la pluie (Panda Kopanda, amefuri sakasu no maki : パンダコパンダ 雨降りサーカスの巻) qui sort en salle en 1973. Les traits arrondis du panda, préfigurent déjà un personnage qui deviendra emblématique de Ghibli : Totoro.

En juin 1973, le trio quitte A-Pro pour aller travailler à Zuiyo Pictures dans une filiale de Nippon Animation. Pendant 5 ans, ils vont travailler sur les World Masterpiece Theater (Sekai meisaku gekijō : 世界名作劇場, aussi appelé Meisaku). Il s’agit d’un ensemble de série TV adaptées de romans occidentaux. La plus part de ces séries ont été diffusées en France. Citons par exemple Heidi (Arupusu no shōjo Haiji :アルプスの少女ハイジ) où Miyazaki aura en charge la réalisation scénique et pour cela, il fera un voyage en Suisse pour se documenter afin de réaliser les paysages.

Il fera d’autres voyages à l’étranger en 1975 en Italie puis en Argentine pour préparer Marco (Haha o tazunete sanzenri : 母をたずねて三千里).

En 1978, Il réussi à devenir réalisateur pour la série basé sur le roman pour enfants The Incredible Tide d’Alexander Key sortie en France sous le nom de Conan le fils du futur (Mirai shōnen Conan : 未来少年コナン). Composée de 26 épisodes de 26 minutes cette série lui donnera l’opportunité de développer un certain nombre de thème récurant de son œuvre comme l’écologie, l’apocalypse à cause des guerres ou encore introduire un design arrondi néo-rétro pour les machines de guerre (notamment les avions).

Cette année-là un jeune reporter Toshio Suzuki travaillant pour Animage l’un des plus célèbre mensuel sur l’animation va contacter Takahata pour avoir quelques informations sur Horus, prince du soleil en vu d’écrire un article pour sa rubrique les classiques de l’anime. Le réalisateur lui parlera pendant une heure mais se refusera à aborder ce film préférant se concentrer sur ses récents travaux. Il finira par donner le téléphone à Miyazaki qui acceptera de parler d’Horus mais souhaite disposer de 16 pages dans Animage. Ne pouvant accéder à sa demande, Suzuki doit renoncer à citer ces deux personnes dans le magazine. Cependant, cet entretien marquera pour lui la première étape qui le conduira à devenir plus tard producteur en chef du Studio Ghibli et un ami proche de Miyazaki.

En 1979, Miyazaki est embauché par la Tōkyō Movie Shinsha. Cette même année, sortira sur les écrans Lupin III : Le Château de Cagliostro (ルパン三世カリオストロの城, Rupan sansei: Kariosutoro no shiro) qui est le premier film qu’il dirige en tant que réalisateur.

En 1980 Miyazaki devient instructeur en chef pour les nouveaux animateurs pour le compte de Telecom Animation Film. Comme durant cette période il va réaliser les épisodes 145 et 155 de la série Lupin III, il utilisera le comme pseudo le nom de la société où il travail : Telecom. Il semblerait qu’après avoir été réalisateur de longs métrages il ne souhaitait pas qu’on puisse voir qu’il retournait faire de la série TV. 

Les étapes qui ont permis la fondation de Ghibli

En 1982, il commence à mieux connaître Suzuki et commence à discuter avec lui des ses idées ou projets pour le futur. Séduit, Suzuki décide de l’aider. Pour cela il va tenter sans succès de trouver un producteur pour Nausicaä de la vallée du vent. Pour pouvoir convaincre un producteur, il faut que le projet dispose soit d’une musique soit d’un manga. Pour palier ce manque, Suzuki décide d’utiliser le magazine Animage pour prépublier la version manga (BD) de Nausicaä. Il faudra 12 ans à Miyazaki pour finir cette œuvre qui confirme l’intérêt de Miyazaki pour l’écologie et la paix.
Il publiera également Le Voyage de Shuna (Shuna no tabi), qui posera les bases qui serviront au film Princesse Mononoké (Mononoke Hime).

En 1983, après que le manga de Nausicaä ait été élu manga préféré des lecteurs d’Animage, le projet trouve enfin un accueil favorable auprès des producteurs qui débloquent les fonds nécessaires à son lancement. Le film est une coproduction Tokuma-Hakuhōdo. La société Hakuhōdo était à l’époque la seconde plus grande agence de publicité du Japon, où justement Shiro le frère cadet de Hayao Miyazaki travaillait.
L’exigence de qualité de Miyazaki entraîna un retard de production qui contraint Miyazaki à passer des annonces dans Animage pour trouver d’autres animateurs. Parmi les nouvelles recrues figure Hideaki Anno (qui réalisera plus tard la série Neon Genesis Evangelion) qui s’est fait remarqué rapidement pour la qualité de son travail et s’est vu confier une des scènes clés du film : l’arrivée du Soldat Géant.
Lorsque le film sort en novembre 1984, partout à travers le Japon, les cinémas voient s’étendrent devant leurs guichets de longues fils d’attentes.

De 1984 à 1985 Miyazaki scénarisera réalisera les 6 premiers épisodes (sur 26) de Sherlock Holmes, une série TV coproduite avec la Rai italienne.

Le succès en salle de Nausicaä permet à Miyazaki et Takahata de fonder en 1985 le studio Ghibli à Tokyo dans le quartier Suginami dans un bâtiment qu’ils occupaient depuis avril 1984.
Malgré le succès de son film Miyazaki a vécu une période difficile à cause du décès de sa mère qui est morte en juillet 1983 à 71 ans sans avoir pu voir assister au succès de Miyazaki.

Alors que le marché de l’animation japonais est essentiellement dominé par les séries TV et  les OAV (Original Animation Vidéo, c’est-à-dire des animés destinés à la vente) Miyazaki décide de se focaliser uniquement sur la production de longs métrages. Sachant qu’il nage à contre courant, il décide de se démarquer en produisant moins de films mais avec une très grande exigence sur la qualité. Le premier film à être produit est Laputa le château dans le ciel qui sortira en août 1986.

Vient ensuite en 1988 le film Mon voisin Totoro (Tonari no Totoro). Son succès sur le moment n’est pas révélateur de l’impact qu’il aura sur la vie du studio. A l’époque Miyazaki ne se doute pas que la licence de ce film rapportera beaucoup d’argent dans la duré et assurera au studio une notoriété et une assise financière importante. Le personnage de Totoro deviendra l’emblème du studio Ghibli. Aujourd’hui l’impact de Totoro même sur les générations actuelles est palpable, ce personnage est incontournable et fait à présent partie de la culture populaire japonaise. Le générique de début chanté par Azumi Inoue est un classique des comptines chantées à la maternelle par les petits japonais.

Pourtant malgré le phénomène qu’est devenu ce film, le projet a eu beaucoup de mal à voir le jour. Le producteur Tokuma a refusé le projet lorsque Toshio Suzuki le présente en 1986, pour trouver les financements pour ce film, le studio Ghibli a proposé de coupler le lancement de Totoro (réalisé par Miyazaki) avec celui du film (de Takahata), mais Tokuma refusa une seconde fois ce projet, du coup, c’est l’éditeur du roman Le Tombeau des lucioles qui financera les deux films. Le Studio Ghibli démarre alors la production de ces deux films cultes en même temps ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes au studio car ils doivent à la fois travailler sur deux films au style très différent, mais aussi arriver à plaire à deux maisons d’édition différentes car Totoro est basé sur un livre pour enfants.

Alors que le film vient à peine d’être sortie, Miyazaki va passer une journée dans une gare à observer les mouvements des jupes des passantes. L’analyse qu’il en fait lui servira pour le film suivant Kiki la petite sorcière qui sortira en 1989. Kiki porte toujours une longue robe noire volant au vent qu’elle soit sur son balai ou à pied. Le budget de ce film, basé sur le roman d’Eiko Kadono, était le double de celui de Totoro, pourtant, à cause de ce film et de l’exigence de qualité de Miyazaki, le studio Ghibli a vécu une période difficile. En effet, comme les animateurs sont payés à l’image et que les images étaient plus complexes que pour Totoro, mécaniquement ils en produisaient moins par jour et donc gagnaient moins. Tombant à environ de 100 000 ¥ par mois. Pour éviter que la production ne tombe à l’eau, pour cause de démotivation, Miyazaki et Suzuki décident d’incorporer officiellement de jeunes animateurs (entre 18 et 25 ans) au sein du studio. Ne pouvant leurs offrir d’avantage sur le plan financier, ils les séduisent en créant une bonne ambiance de travail et surtout en leur offrant une bonne formation. Comme le Studio Ghibli avait une réputation d’excellence c’était aussi une bonne carte de visite pour leur CV.
Le film sera finalement un véritable succès récompensant deux ans d’efforts en se classant premier au box-office japonais pour l’année 1989 et en récoltant 2 170 millions de yens grâce à ses 2 604 619 entrées en salle.
Suite au succès de ce film, Suzuki, devenu un ami proche de Miyazaki et Takahata, travaillera à plein temps comme producteur pour le studio dès le film suivant : Souvenirs goutte à goutte

En 1992 sort en salle le film Porco Rosso racontant l’histoire d’un pilote italien en 1920 qui est atteint d’une malédiction qui l’a transformé en cochon. Pourtant contrairement aux apparences, ce n’est pas cette malédiction le centre d’intérêt de ce film mais bien le contexte historique. Le film ne cherche pas à raconter comment Porco se sort de sa malédiction, mais comment il arrive à garder son intégrité de pensée et sa liberté face à un monde qui glisse doucement vers la guerre et qui formate les pensées des gens. Le thème est résolument plus adulte et tranche avec les précédents films de Miyazaki.

 

Ghibli se lie à Disney

En 1996 un accord de distribution entre Disney et le Studio Ghibli permettra de fonder le groupe Disney-Tokuma en charge de la distribution des films de Ghibli à travers le monde (Japon inclus, mais Asie exclue). Profitant de la puissance de distribution de Disney, la notoriété du Studio Ghibli et de Hayao Miyazaki deviendra vite internationale.  

A cette époque, Miyazaki était surtout préoccupé par le choix de l’histoire de son prochain film. Il hésitait entre deux projets : Princesse Mononoké  et Boro la petite chenille (racontant le voyage entrepris par une chenille pour rejoindre l’arbre d’à côté). Suzuki orientra son choix vers Princesse Mononoké et expliquera plus tard à la presse que "passé un certain âge, c’est dur de faire des films d’action. Miyazaki avait alors 54 ans. C’était peut-être sa dernière chance de réaliser un film comme Mononoké".

C’est ainsi qu’en 1997 Princesse Mononoké sort au cinéma au Japon.
Ce film combiné à l’accord avec Disney va propulser Miyazaki sous la lumière des projecteurs au niveau international. Miramax (Disney) va demander à Miyazaki de couper certaines scènes pour l’adapter à leurs standards de diffusion internationaux. Miyazaki refuse ce formatage de son travail, ce qui n’empêchera pas le film de rencontrer un énorme succès. Au Japon, Mononoke Hime se classera premier avec 13 millions d’entrées dépassant grâce à ce score le record détenu par ET. Seul le film Titanic parviendra à détrôner de sa première place Mononoke Hime.
Sortie en 2000 en France, ce film fera environ 335 000 entrées.

Après le succès de ce film Miyazaki décide le 14 janvier 1998 de quitter officiellement le Studio Ghibli pour se concentrer sur une nouvelle structure : Butaya (La maison du cochon), près du Studio Ghibli en vue de sa proche retraite. A partir de cette date, Miyazaki déclarera à chaque fin de production qu’il ne fera plus de films et prendra sa retraite (sans y parvenir).
Il faut reconnaître que le destin l’a un peu forcé. En effet Yoshifumi Kondō l’un des membres important de Ghibli chargé de palier le manque dû au départ de Miyazaki, va décéder prématurément le 16 janvier 1999. Miyazaki accepte de revenir au Studio Ghibli en tant que shochō (chef de service.)

Le film suivant sera Le voyage de Chihiro qui sortira en 2001 et sera un immense succès international (23 millions d’entrées dont 1.4 pour la France) et une reconnaissance par le monde des professionnels en remportant de nombreux prix dont l’Oscar du meilleur film d’animation en 2002 et l’Ours d’Or à Berlin (qui n’avait jamais été remporté par un film d’animation).

Parallèlement à ça en 2001 le Musée Ghibli est inauguré dans le quartier de Mizaka dans l’ouest de Tōkyō

Suite à cela Miyazaki va continuer à produire et réaliser des films, mais en déléguant d’avantage à ses employés car il n’est plus physiquement apte à tout prendre en charge face à la masse de travail que représente un film.

En 2005 il reçoit un Lion d’or pour sa carrière cinématographique à la Mostra de Venise.
Lors de la conférence de presse il avouera : « Je n’ai pas été trop enthousiaste au début parce qu’il avait l’air d’être un prix pour les vieux. Mais on m’a dit qu’on a donné ce prix à des personnes qui sont encore actives, comme Eastwood, donc je l’ai donc humblement accepté. J’ai une envie intarissable de continuer à faire des films. Je veux créer des films qui inspirent les enfants. »

 

Fonctions :

Animateur

  • 1965 : Garibā no Uchū Ryokō (ガリバーの宇宙旅行)
  • 1968 : Horus, prince du Soleil (太陽の王子ホルスの大冒険, Taiyo no oji : Horusu no daiboken)
  • 1969 : Le chat botté (長靴をはいた猫) de Kimio Yabuki
  • 1969 : Le Vaisseau fantôme volant (空飛ぶゆうれい船, Sora tobu yūreisen)
  • 1971 : Les Joyeux pirates de l’île au Trésor (どうぶつ宝島) de Hiroshi Ikeda
  • 1972 : Panda kopanda (パンダコパンダ, Panda kopanda)
  • 1973 : Panda et Petit panda, le cirque sous la pluie (パンダコパンダ 雨ふりサーカスの巻, Panda kopanda, amefuri sakasu no maki)

Réalisateur

  • 1978 : Conan, le fils du futur – (未来少年コナン, Mirai shōnen Conan) – série TV
  • 1979 : Lupin III : Le château de Cagliostro – (ルパン三世カリオストロの城, Rupan sansei: Kariosutoro no shiro)
  • 1984 : Sherlock Holmes 6 premiers épisodes
  • 1984 : Nausicaä de la vallée du vent – (風の谷のナウシカ, Kaze no tani no Naushika)
  • 1986 : Laputa – Le Château dans le ciel – (天空の城ラピュタ, Tenku no shiro Rapyuta)
  • 1988 : Mon voisin Totoro – (となりのトトロ, Tonari no Totoro)
  • 1989 : Kiki la petite sorcière – (魔女の宅急便, Majo no takkyūbin)
  • 1992 : Porco Rosso – (紅の豚, Kurenai no buta)
  • 1995 : On Your Mark (Vidéo-clip)
  • 1997 : Princesse Mononoké – (もののけ姫, Mononoke Hime)
  • 2001 : Le Voyage de Chihiro – (千と千尋の神隠し, Sen to Chihiro no kamikakushi)
  • 2004 : Le Château ambulant – (ハウルの動く城, Hauru no ugoku shiro)
  • 2008 : Ponyo sur la falaise, près de la mer – (崖の上のポニョ, Gake no ue no Ponyo)

Superviseur

  • 1984 : Sherlock Holmes

Producteur

  • 2002 : Le Royaume des chats d’Hiroyuki Morita

Scénariste

  • 1995 : Si tu tends l’oreille (耳をすませば, Mimi wo sumaseba) d’Yoshifumi Kondō

Prix et récompenses

4 Prix Mainichi Noburō Ōfuji:

  • 1979 pour Le Château de Cagliostro
  • 1984 pour Nausicaä de la vallée du vent
  • 1986 pour Le Château dans le ciel
  • 1988 pour Mon voisin Totoro

Grand Prix de l’animation Mainichi:

  • 1989 pour Kiki la petite sorcière
  • 1992 pour Porco Rosso
  • 1994 pour Pompoko (idée et production uniquement)
  • 1997 pour Princesse Mononoké
  • 2001 pour Le Voyage de Chihiro

1 Ours d’or du meilleur film du Festival de Berlin:

  • 2002 pour Le Voyage de Chihiro

1 Oscar du cinéma (meilleur film d’animation):

  • 2003 pour Le Voyage de Chihiro

 

Fiche wikipedia (fr) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hayao_Miyazaki

Galerie

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