Bilan de la bande-dessinée en 2011 : un secteur stable
L’ACBD – l’Association des Critiques de Bande-Dessinées – a publié début janvier leur rapport annuelle sur la produit de bande-dessinées en 2011.
Malgré la crise qui a touché de plein fouet la France, le secteur a continué de progresser en produisant 5 327 livres, soit 3% d’augmentation par rapport en 2010.
Ce rapport dresse un portrait précis du secteur et nous vous invitons à le lire pour bien comprendre le domaine de l’édition de bandes-dessinées en France.
Source : Gilles Ratier, secrétaire général de l’ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée)
Réparation par type
Le rapport met en avant la quantité de sortie par types :
- 1 520 parution de mangas (et assimilés) soit 40% du marché. Ce secteur semble être devenu stable.
- 303 comics soit moins de 8%.
- 1 632 tomes de bandes-dessinées franco-belges
Le secteur est tiré par 4 leaders :
- Delcourt, premier éditeur en volume grâce aux prises de participation dans Soleil et ses nombreux dérivés (Tonkam, Akata et Quatrants)
- Média-Participations premier éditeur sur le plan économique (avec entre autre ses filiales Dargaud, Kana, Le Lombard, Dupuis)
- Glénat (Vent d’ouest)
- Flammarion (Casterman, J’ai lu)
A eux 4, ils représentent 44% de la production, le reste du marché se répartissant dans les 306 autres petits éditeurs.
Les histoires humoristiques sont les plus vendues dans les BD franco-belges
Dans le domaine des bandes-dessinées franco-belges, les recueils humoristiques ont été les plus produits en 2011 avec 494 albums (soit 30% du secteur) devant les séries historiques (404 livres, 25% du secteur) et celles de science-fiction / fantasy (274, 17%).
De plus, les éditeurs se focalisent sur les séries avec une parution de 1 319 albums à suivre parmi les 1 632 nouveaux ouvrages en 2011 (soit près des deux tiers). Les top ventes (cf ci-dessous) illustrent également ce propos.
Les meilleures ventes de bande-dessinées en 2011
- XIII d’Yves Sente et Iouri Jigounov, (un spin-off de la série de Jean Van Hamme et William Vance ) : 500 000 ex.
- Kid Paddle de Midam : 360 000 ex.
- Boule et Bill de Laurent Verron, d’après Jean Roba : 253 000 ex
- Thorgal d’Yves Sente et Grzegorz Rosinski, d’après Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski : 220 000 ex
- Les Aventures de Kid Lucky d’Achdé, d’après Morris : 220 000 ex
- XIII Mystery d’Alcante et François Boucq : 200 000 ex
- Cédric de Raoul Cauvin et Laudec : 170 000 ex
- Les Légendaires de Patrick Sobral : 170 000 ex
- Lanfeust Odyssey de Christophe Arleston et Didier Tarquin : 160 000 ex
- Les Nombrils de Maryse Dubuc et Delaf : 160 000 ex
Notons également les bons chiffres des Simpson qui avec leur divers séries ont vendu 1 millions d’exemplaires (la série est considérée comme des comics).
En conclusion : Un avenir délicat avec une ouverture sur le numérique ?
Cependant, les chiffres de production indiqués par le rapport sont à pondérer car malgré l’augmentation de la production, le bilan économique est mitigé avec une augmentation de 0%.
C’est moyen mais mieux que l’ensemble du secteur du livre qui voit une diminution de 1% des ventes.
De plus, le rapport souligne les mauvaises conditions de vie des auteurs car 1 487 vivent souvent chichement de leur réalisation et : « Bien que s’accrochant farouchement à leurs droits d’auteur, ils doivent, bien souvent, accepter divers travaux dans d’autres domaines pour survivre ; les places étant de plus en plus rares et mal rétribuées« .
Cependant, tout n’est pas sombre grâce aux parutions numériques qui arrivent lentement mais sûrement sur les tablettes ou internet promettant à la bande-dessinée de continuer à trouver son public.
2012 et les incertitudes liées aux élections ne va probablement pas être meilleur… Croisons les doigts pour que les éditeurs réussissent à produire des ouvrages de qualité.
Nous continuerons notre billet 2011 sur les ventes de manga dans une semaine.
Source : Gilles Ratier, secrétaire général de l’ACBD (Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée)