Fin du boycott annoncé d’Alice au pays des merveilles ?
Le film Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton avait les faveurs du public car c’est l’un des films les plus attendus du printemps (5ème de la liste allocine) mais il a failli ne pas sortir en salle dans certains pays d’Europe et aux Etats-Unis.
En effet, suite à la décision de Disney d’avancer la sortie DVD du film, certains exploitants de salle avaient décidé de boycotter le film. Explications.
Il y a deux semaines les exploitants Italiens s’étaient joint avec ceux de Belgique, les Néerlandais et les Anglais pour refuser de diffuser le film Alice au Pays des Merveilles.
De premier abord, la cause semble triviale : Disney venait d’annoncer que le DVD allait sortir 12 semaines (3 mois) après sa sortie et non 17 (4 mois) comme il est convenu dans les différents accords nationaux. Et pourtant, cette décision a engendre l’ire des exploitants car il en réduisait d’autant la durée de vie en salle du film alors qu’il est le blockbuster annoncé du printemps. Ainsi, Odeon, un gestionnaire de salles anglais, avait indiqué qu’un film restait en moyenne 18 semaines sur les écrans et 12 étant trop court.
Leur colère est d’autant plus forte que les exploitants ont beaucoup investi les dernières années pour moderniser leurs salles et proposer les films en numérique (ce qui a permis l’émergence des films 3D).
Ils redoutent que le manque à gagner soient trop important. Par conséquent, pour marquer leur mécontentement, ils avaient décidé de ne pas projeter le film. Ainsi, en Europe, c’était plusieurs milliers d’écrans qui étaient impactés.
De son côté, le studio Disney jette le pierre sur les pirates (tiens, tiens, quelle surprise… on s’y attendait pas). Ainsi, une de ses portes paroles Marike Sterk indique : "Alice au Pays des Merveilles’ est un film que des millions de gens attendent avec impatience. Vous voyez bien que ce genre de film est très vite téléchargé et donc les gens n’achètent plus le dvd. Il faut bien à un moment donné faire quelque chose pour combattre le piratage." (Remarque, pour une fois qu’ils apportent une réponse intelligente au piratage, c’est leur propre compas qui leur tir dessus)
Au final, les différents partis ont négocié et le film devrait sortir en salle dans les pays européens. L’argument qui semble prévaloir est le fait que cette sortie précoce serait une exception et non la règle (comme le suggérait certains discours du studio).
Il n’est pas à exclure que l’accord final possède des échanges financiers.
Cependant, cet épisode montre que l’approche commerciale de Disney (et par extrapolation les autres studios ?) est assez méprisante et manque de communication. Un travail d’explication préalable avec les exploitants aurait peut-être évité le clash.
De plus, notons que si on suivait la logique de leur raisonnement jusqu’au bout, il faudrait éditer le DVD en même temps que la sortie du film au cinéma car les pirates n’attendent pas trois mois (quand il ne le diffusent pas avant la sortie officielle). Mais c’est vrai qu’il existe encore en France des barrières législative qui empêche de tenter l’expérience.
Quoi qu’il en soit, que ces guerres intestines ne vous occulte pas le fait que le film de Tim Burton n’est pas qu’un objet de conflit, c’est avant tout une oeuvre magnifique qui vaut la peine d’être vue sur grand écran.