Nos âmes jumelles (Samantha Bailly) : une plongée dans le Fanzinat

Nos âmes jumelles (Samantha Bailly)

Sonia et Lou sont toutes les deux élèves de première ce qui est pratiquement leur seul point commun : l’une est en L, l’autre en S, l’une veut devenir écrivaine, l’autre se consacre au dessin. L’une est populaire et extravertie, l’autre est renfermée sur elle-même. Malgré la distance de 250 km qui les sépare, ces deux destins vont se réunir autour d’un projet commun : publier une BD dans un fanzine.

Critique et analyse

Le pitch pourrait laisser croire que la thématique principale est la création d’une BD dans le monde du fanzinat, pourtant la conception de la BD ne sera qu’un simple fil conducteur. Ce projet sur un an va servir de catalyseur aux deux adolescentes, leur permettant de se construire et d’avoir suffisamment de recul pour se détacher progressivement du cocon familiale et scolaire. Ce livre est une quête de soi pour définir son identité d’adulte naissante. C’est un chemin initiatique au travers de l’adolescence, de ses doutes, de ses frustrations mais aussi de ses joies (faut pas déconner, c’est quand même une super période).

On retrouve avec délectation tout ce qui fait le background du monde du fanzinat ou des artistes en herbe, mais il serait réducteur de croire que ce roman ne parlera qu’aux amateurs de manga ou aux fans de Bakuman. Si l’influence nippone est évidente, elle n’est que le verni. Que l’on soit quadra issu de la première génération d’anime fans ou adolescent sur le point de passer son bac, ce roman vous immergera sans peine car il sonne juste, les situations transpirent le vécu et ravivent parfois des frustrations ou des révoltes qu’on croyait enfouies. Cette authenticité ne doit rien au hasard, certains aspects de l’histoire sont quasi autobiographiques (jusqu’au nom de certains profs) et d’autres sont piochées dans des parcours de vie réels.

Au final, ce roman se lit très facilement, la mise en forme, reprenant parfois les dialogues des messageries instantanées, et le style très direct ne sont pas étrangers au plaisir de lecture. C’est vivant, dynamique mais surtout profond. L’adolescence n’y est pas vu avec détachement ou condescendance, elle est abordée avec justesse comme une charnière clé de notre développement, nous rappelant parfois que ce qu’on appelle un « adulte » n’est finalement pas si éloigné que cela de l’enfant que nous étions.
Amour, amitiés, dépassement de soi, de 16 à 45 ans on accroche sans peine et l’on suit avec plaisir l’évolution de Sonia et Lou.

Avant de conclure signalons que le tome 2 est déjà écrit et qu’il sortira en 2016.

Anecdotes

Page de garde : Miya évoquée dans les remerciements au début du libre est une mangaka éditée chez Pika qui a réalisé la couverture du premier livre de Samantha. Étant plus âgée et expérimentée qu’elle, son soutien et ses encouragements ont été un moteur.

Pagé 10 : Sonia est en première L et déjà, à cet âge là, elle savait qu’elle voulait devenir écrivaine. Il s’agit d’une référence à la propre vie de l’auteur. L’analogie va encore plus loin puisque M. Brodin, le prof de littérature qui encourage Sonia est inspiré du vrai M. Brodin qui lui aussi a encouragé l’auteur lorsqu’elle était au lycée.

Page 11 : Sonia une famille atypique sa mère élève des chats persans et son père est régisseur lumière. Il s’agit d’un clin d’œil à la famille de l’auteur dont la mère élève des chats Maine coon et son père est régisseur son.

Galerie

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