Tome 8 : Siegfried (l’Anneau des Nibelungen)

Couverture du Tome 8 : Siegfried (l’Anneau des Nibelungen)

Le Death Shadow s’apprête à affronter Hagen et son terrible vaisseau Fantasma. Mais Brünhilde intervient et demande à Great Harlock de reporter son attaque. Elle lui révèle que Hagen est son demi-frère qui a trahi le Walhalla pour rejoindre les ténèbres. Elle souhaite aller sur son vaisseau pour tenter de le raisonner et le convaincre de ne plus obéir à Dark Queen, la reine de la dimension des ténèbres.

Ce tome est le dernier de la série éditée en France, mais ce n’est pas le dernier de la saga car Leiji Matsumoto n’a pas fini de dessiner la dernière partie : « Le crépuscule des Dieux » qui est restée, pour le moment, inachevée.

Narration

Ce dernier tome est sans surprise que ce soit au niveau du scénario ou de la réalisation. Le combat contre Hagen n’en est finalement pas un, un heureux concours de circonstance va sauver le Death Shadow et faire exploser Hagen et son vaisseau. On reste (de nouveau….) sur sa faim, d’autant plus que le Docteur Ôyama et Great Harlock font preuve d’une incroyable bêtise en laissant monter à bord Hagen (déguisé en Brünhilde) tout en sachant qu’il porte sur lui une bombe dont la déflagration peut détruire le Death Shadow .

Ôyama et Great Harlock font preuve d'inconscience en laissant Hagen monter sur le Death Shadow tout en sachant qu'il a une bombe. Et ils font preuve de bêtise en l'insultant sachant que la déflagration n'affectera pas Hagen, juste le Death Shadow

Pourtant, au lieu de discuter avec lui pour éviter qu’il ne l’active, ils l’insultent copieusement. Si un heureux hasard n’avait pas annulé les effets de cette bombe, le Death Shadow et son équipage auraient volé en fumé. Tout ça parce que les deux abrutis qui le commandent sont plus vantards qu’intelligents. On cherche encore pourquoi Brünhilde voit en Great Harlock un type formidable.

Scénario capilotracté

L’histoire donne par moment l’impression d’avoir été écrite par un enfant de 5 ans en état d’ébriété. L’auteur manque cruellement d’inspiration pour ses scènes d’amour. Le premier « baiser » entre Emeraldas et Toshirô survient alors que Toshirô vient d’avoir un coup de chaud suite à un court circuit. Emeraldas demande à Maetel une bouteille d’eau et au lieu de la donner à Toshirô, elle la boit et lui communique le liquide qu’elle a dans la bouche en l’embrassant…

Pourquoi fait-elle ça ? Toshirô est conscient et peut boire seul, son état ne justifie en rien de procéder de la sorte. C’est le pire prétexte (et le moins crédible) que j’ai jamais lu pour un premier baiser. C’est simplement consternant.

La scène du premier baiser entre Toshirô et Emeraldas est basée sur un prétexte qui manque de crédibilité

Ce qui est bien plus consternant encore est le manque de connaissances scientifiques de l’auteur qui manipules des concepts qu’il ne maîtrise pas. Lorsque le Death Shadow est en partie gelé, l’auteur nous dit que le vaisseau est gelé au Zéro absolu (-273°). A ce genre de températures, plus rien ne devrait fonctionner dans le vaisseau (surtout pas l’équipage), pourtant, la porte du hangar du Death Shadow et les machines fonctionnent encore. Sans parler du fait qu’Albator et Emeraldas circulent tranquillement sans combinaison et sans être gelé…

L'arrière du Death Shadow est gelé au zéro absolu, la trappe du hangar ne devrait donc pas être en mesure de fonctionnerÔyama porte une combinaison isolante, donc lorsque la température se réchauffe, il ne devrait pas transpirer puisqu'il est protégé du froid comme du chaud par sa combinaison.

Et lorsqu’enfin le vaisseau se réchauffe, le Docteur Ôyama commence à mourir de chaud dans sa combinaison isolante. Faut il rappeler qu’une combinaison isolante isole de l’extérieur, donc s’il fait froid où chaud, c’est pareil, la température est sensée rester la même à l’intérieur… Mais bon, au point où en est cette série, il ne faut pas chercher la vraisemblance scientifique…

Anecdotique

Alors que l’histoire regorge d’ennemis redoutables dont les affrontements se font attendre, l’auteur se perd dans des détours sans intérêt concernant des détails insignifiants. On passe près de 10 pages à nous expliquer comment Great Harlock se débarrasse du placage doré qui recouvre le Death Shadow depuis le tome 7 alors que l’utilité et rôle de ce placage dans l’évolution de l’histoire reste complètement flou (voir inexistant).
Encore une fois l’auteur perd son lecteur dans des détails au point qu’on se demande parfois qu’elle est la trame principale de cette histoire.

Malaise

Les répétitions et les discours péremptoires parcourent le récit, ils donnent un côté décalé tant l’autoritarisme des affirmations est basé sur du vide. Les personnages se donnent des principes de vie et des objectifs, mais aucun fait, ni aucun passé ne vient expliquer d’où peuvent sortir une telle vision de la vie.

page 38 Toshirô  dit qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter parce que leur père respectifs sont protégés par leur bannière. En lisant ça, on a l’impression que Leiji Matsumoto a été un peu trop atteint par la propagande de la seconde guerre mondiale.

La philosophie qui se dégage parfois de ce tome met assez mal à l’aise. L’exemple le plus révélateur est sûrement lorsqu’à  la page 38 Toshirô dit qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter parce que leur père respectifs sont protégés par leur bannière (à tête de mort). En lisant ça, on a l’impression que Leiji Matsumoto a été un peu trop atteint par la propagande de la seconde guerre mondiale.
A notre époque, cette façon de raisonner fait totalement décalée voir naïve. Essayer de convaincre qu’une bannière est une « protection » est un bourrage de crâne tout juste bon pour les malheureux qu’on envoie servir de chair à canon sur les champs de batailles.

Conclusion

Ce dernier tome ne rattrape pas la saga, mais au moins il se passe un peu plus d’action que dans les précédents tomes. La principale qualité de ce tome à mes yeux est d’être le dernier ce qui signifie la fin du calvaire pour le lecteur courageux qui sera arrivé jusque là, à moins que l’auteur ne se décide à reprendre cette série pour finir la dernière partie : Le Crépuscule des Dieux.

Histoire complète

Alors que le Death Shadow s’apprête à affronter le vaisseau Fantasma de Hagen (le fils d’Alberich), Brunhilde intervient et demande à Great Harlock de repousser l’attaque. Hagen étant son demi frère, elle veut tenter de le rencontrer pour le raisonner. Hagen a autrefois trahi le Walhalla pour se mettre au service des ténèbres et de leur reine Dark Queen. Brunhilde espère par le dialogue pousser Hagen à renoncer à servir cette reine démoniaque.

Lorsque Brunhilde revient, elle explique à Great Harlock et au Docteur Ôyama que Hagen, souhaite venir sur le Death Shadow pour discuter avec eux. Brunhilde se porte garante de leur sécurité et de celle du Death Shadow. Mais Great Harlock et le Docteur Ôyama ne sont pas dupes, ils savent depuis le début que sous l’apparence de Brunhilde se cache en réalité Hagen. Se sachant découvert, Hagen reprend son apparence normale.

Le coup de chance

Il menace de faire exploser le Death Shadow avec une « bombe des ténèbres » qu’il porte sur lui. Cet engin explosif peut détruire le vaisseau sans l’affecter lui grâce à sa combinaison spéciale. Au lieu de tenter de le calmer Great Harlock et le Docteur Ôyama l’insultent copieusement ce qui le pousse à bout. Il enclenche alors la bombe, mais pour une raison inconnue, elle n’explose pas. Great Harlock et le Docteur Ôyama n’y sont pour rien, ils ont juste eu un coup de chance énorme, car au moment où Hagen a voulu tout faire exploser, Wotan a enclenché au même moment une autre bombe (d’une autre nature) qu’il avait dissimulée dans le corps de Hagen. Wotan espérait ainsi détruire Great Harlock, mais les systèmes d’amorçage des deux bombes ont interférés ce qui a eu pour effet d’annuler le détonateur de chacune d’elle.
Bref, si le Death Shadow est encore là, c’est à cause d’un gros coup de bol.

Ôyama et Great Harlock font preuve d'inconscience en laissant Hagen monter sur le Death Shadow tout en sachant qu'il a une bombe. Et ils font preuve de bêtise en l'insultant sachant que la déflagration n'affectera pas Hagen, juste le Death Shadow

Hagen repart vers son vaisseau déçu de ne pas avoir réussi à vaincre son adversaire. Sur le trajet il croise Brunhilde qui revient au Death Shadow et qui le méprise pour avoir agit en traître. Quelques instants après avoir rejoint son vaisseau, la bombe à proton de Wotan prend le dessus sur la bombe des ténèbres de Hagen et explose entraînant dans la mort Hagen et son vaisseau Phatasma (comme c’est pratique…).

Premier baiser

De son côté Toshirô essaie de réparer le Queen Emeraldas, mais il se prend une décharge électrique. Emeraldas veut alors lui donner à boire et au lieu de lui donner la bouteille (ce qui est quand même le plus simple), elle boit une gorgée, conserve le liquide dans sa bouche et colle sa bouche sur les lèvres de Toshirô pour lui communiquer le liquide. C’est une sorte de premier baiser pour Toshirô qui est aux anges, le seul truc qui cloche, c’est que Toshirô était juste un peu sonné, mais conscient, on se demande bien l’intérêt d’avoir procédé de la sorte pour lui donner à boire…

La scène du premier baiser entre Toshirô et Emeraldas est basée sur un prétexte qui manque de crédibilité

Avarie

Grâce à Miimé, Great Harlock sait qu’il va devoir bientôt affronter un puissant ennemi, du coup, le Docteur Ôyama pense qu’il serait plus prudent de se débarrasser de la couche doré qui recouvre le Death Shadow depuis le tome 7 (on sait toujours pas en quoi elle gêne, ni quel est son rôle dans l’histoire). Pour s’en débarrasser, il faut que la coque du vaisseau subisse un puissant champ ionique. Le Death Shadow travers donc un courant ionique violent situé entre deux planètes, le vaisseau résiste aux courant et la coque se retrouve enfin débarrassée de sa couche dorée.

Le Death Shadow plonge dans un champs ionique pour enlever son revêtement doré

Alors qu’ils se croyaient tirés d’affaire, une avarie se déclare à bord du vaisseau. Visiblement la bombe d’Hagen a déclenché un phénomène inattendue et incompréhensible, le vaisseau tout entier commence à geler à des températures incroyablement basses de l’ordre du Zéro absolu (-273°C). Le froid commence à gagner tout le vaisseau menaçant l’intégrité physique de la coque et malgré ses efforts, le Docteur Ôyama n’arrive pas à inverser le processus.

Le sacrifice de Brunhilde

Brunhilde décide alors de sauver le Death Shadow en enflammant son corps espérant dégager suffisamment de chaleur pour inverser le processus. Malheureusement, elle sait qu’elle ne survivra pas à cette action héroïque. Avant de mourir, elle avoue à Great Harlock qu’elle pense qu’il est la réincarnation de Siegfried et que par conséquent, c’est son destin de mourir pour le protéger. Lorsque Wotan apprend la mort de sa fille Brunhilde, il s’effondre en larme devant ses sujets oubliant toute dignité qui sied à une personnalité de son rang.

Brunhilde décide de sauver le Death Shadow en enflammant son corps

Grâce à l’intervention de Brunhilde, le Death Shadow est sauvé, mais il ne s’agit que d’un sursis car une flotte de 168 000 vaisseaux du même type que le Phantasma viennent de sortir des ténèbres. Great Harlock et le Docteur Ôyama partent donc les affronter en sachant qu’ils ne reviendront pas vivant cette fois-ci. Ils font donc leurs adieux à Toshirô et Albator et leur lèguent le Death Shadow 2 qui est sur l’Astéroïde Reiji 6565. Ils leurs conseillent de le finir et de voir ce vaisseau comme un prototype qui servira de base au développement de l’Arcadia de leurs rêves.

Le fin du Death Shadow

Le Death Shadow disparaît ensuite avec les 168 000 vaisseaux dans un énorme flash, ce qui laisse supposer que Great Harlock et le Docteur Ôyama ont fait exploser leur vaisseau pour arrêter cette invasion venue de la dimension des ténèbres.

Vaisseau Phantasma de HagenLe Death Shadow affronte l'armada de 168000 vaisseaux Phantasma

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