Critique de The Chaser : un film noir déjà vu ?

Affiche du film Coréen The Chaser

Cette semaine, notre rubrique Oubliez le popcorn passez au kimchi  s’attaque à The Chaser, un film de tueurs, genre typiquement Coréens, dans lequel un ancien policier devenu proxénète pourchasse un tueur de prostituées.

Et vous, êtes-vous plutôt le chasseur que le chassé ?

Image du film The ChaserImage du film The Chaser

Synopsis

Un ex-flic devenu maquereau retourne mener l’enquête lorsqu’il s’aperçoit que « ses » filles disparaissent à tour de rôle. Il va vite faire le lien avec un des clients régulier qui se trouve être un serial killer.

Commence alors un compte à rebours macabre pour notre proxénète afin de sauver la dernière fille qu’il a envoyée au tueur.

The Chaser : un film noir qui souffre de la concurrence de ses prédécesseurs

Pour un premier long métrage, on ne peut qu’applaudir le travail de Na Hong Jin, réalisateur et scénariste du film The Chaser. Il nous plonge dans une ville de Séoul noire, tortueuse, faite de labyrinthe et dangereuse au possible.
Na Hong Jin maîtrise complètement son sujet, à savoir le film noir. Le spectateur assiste à une succession d’états d’urgences avec une accumulation de courses poursuites, de course contre la montre, contre le serial killer mais aussi pour Joong Ho, l’ex flic, une course contre lui- même.

Image du film The ChaserImage du film The Chaser

Un autre aspect de The Chaser est la lutte à travers l’affrontement psychologique et caractérielle que se livrent Joong Ho et le serial killer. En regardant The Chaser, il est très difficile de savoir qui est le pire des deux protagonistes: le serial killer qui séquestre et tue ses victimes lentement en les torturant ou bien cet ex-flic complètement désabusé devenu proxénète ? 

Mais que fait la police ? Voilà un autre film qui met à mal la police sud-coréenne et pointe leur impuissance chronique et en devient risible lorsqu’elle se décide à (essayer de) passer à l’action.

La réalisation et le scénario sont ainsi faits que le film passe du gore, au drame puis au potache ou l’absurde, le tout flirtant toujours avec la limite du hors-jeu mais restant toujours sur les rails grâce à une maitrise quasi parfaite.

Image du film The Chaser

Le problème majeur de the Chaser est qu’il arrive trop tard. Le film est empreint de déjà-vu. Pour les initiés du cinéma asiatique, notamment du polar, l’histoire de base reste basique dans le fond : un serial killler, un mec qui le poursuit (certes dans The Chaser, c’est un maquereau mais ce n’est rien d’exceptionnel).
Et surtout The Chaser arrive après deux énormes succès et chefs d’œuvres du genre à savoir : Public Enemy (2002) de Kang Woo Suk et Memories of Murderer (2004) de Bong Joon Ho (ces deux films seront prochainement chroniqués).

The Chaser souffre donc d’une forte concurrence et tombe parfois dans les clichés du genre comme la fameuse scène sous une pluie battante, oui oui celle où l’acteur reste pensif ou bien fixe ses idées tout en se prenant une telle douche que n’importe qui d’autre choperait une pneumonie.

Cependant même avec ce petit manque d’originalité qui lui fait défaut, il y a comme une aura ou une force irrésistible qui pousse à suivre l’action de ce film. Est-ce le sentiment de peur ressenti, la violence des actes, l’impuissance qui s’infiltre dans l’esprit du spectateur ou la satire de la société coréenne ? Peut être juste une synthèse de tout cela mais une chose est sure lorsque l’on commence The Chaser, on ne peut plus en détourner les yeux.

Na Hong Jin signe donc un bon premier long métrage et se classe parmi les réalisateurs très prometteurs à suivre dans le futur.

Anecdote

The Chaser a remporté le Grand Prix Action Asia à Deauville 2009.

Bande-annonce The Chaser

Galerie

Une réponse à Critique de The Chaser : un film noir déjà vu ?

  1. Thib dit :

    Film très classique en effet mais sympa

Répondre à Thib Annuler la réponse.

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