Critique Hansel et Gretel : ceci n’est pas un conte de fées

Affiche coréenne du fiche Hansel et Gretel

Oubliez le popcorn passez au kimchi revient cette semaine sur le film coréen Hansel et Gretel qui plonge le spectateur dans un film fantastique horrifique à la « Guillermo Del Toro » jouant sur le code des contes classiques pour mettre en abîme la condition des adultes face aux enfants.


Synopsis

Après un accident de la route, Eun-Soo se réveille dans une forêt où il rencontre une jeune fille qui va le guider dans la maison digne d’un conte de fées qu’elle partage avec ses parents, son frère et sa jeune sœur au beau milieu de cette forêt très dense.

Eun-Soo se rendra vite compte que d’hôte de cette famille trop parfaite pour être vraie, il devient le prisonnier des 3 enfants…

Image du film coreen Hansel et Gretel

Ceci n’est pas un conte de fees

D’Hansel et Gretel, ce film n’a que le titre, et peut être la quantité de glucose qui pourrait tuer un diabétique qui passerait par hasard devant le film. Ce n’est pas une adaptation du conte pour enfant mais bien un film fantastique a tendance horrifique.

Deuxième long métrage du réalisateur Lim Pil-Seong, il signe avec Hansel et Gretel un huis-clos angoissant tout en contrastes et oppositions. Ce film est une rupture avec le cinéma fantastique coréen classique à très forte inspiration occidentale. Point de murs crades à l’aspect huileux, ici le décor est le résultat d’un croisement parfaitement maîtrise entre du Guillermo Del Toro (Le Labyrinthe de Pan), du Jeunet (couleur à la Amélie Poulain) et une pointe d’univers burtonnien. Le mixe de ses influences couple avec une photographie impeccable fait naître chez le spectateur une sensation d’angoisse et de malaise dès les premières minutes. Point de jeune fille à la longue tignasse ne laissant découvrir qu’un œil injecte de sang vengeur mais un trio d’enfants souriant, mangeant des sucreries à chaque repas, vivant dans une famille qui semble trop parfaite pour être crédible. Point non plus de cri plaintif venu d’outre-tombe ou d’un monstre sortant du fond de son égout ou sa caverne, à la place vous avez des dialogues et des joutes verbales ainsi que des sous entendues et non-dits qui reflètent bien le malaise dans lequel se trouve notre futur jeune papa perdu dans la forêt.

Image du film coreen Hansel et Gretel

Nous sommes donc bien loin du conte de fées d’origine pourtant certains codes et aspects sont visibles même s’il s’agit plus d’une superposition de plusieurs histoires que d’une seule. Nous retrouvons donc la petite maison perdue au milieu d’une dense forêt dont on ne peut s’échapper. La première apparition de la jeune fille avec son capuchon rouge fait irrésistiblement penser à un Chaperon bien connu et d’autres scènes ne manqueront pas de réveiller vos souvenirs d’enfance. Et c’est bien là le sujet. Le réalisateur veut faire naître en nous des réminiscences de votre enfance afin de pouvoir les confronter et les opposer à la condition d’adulte. Le film est construit sur ces oppositions : les 3 enfants qui ne souhaitent pas grandir (Peter Pan ?) face à notre héros qui est sur le point de devenir père et dont la mère est sur le point de mourir et pour finir la féerie et l’imagination s’opposent la cruauté et la réalité du monde.

Hansel et Gretel est un film partant d’une bonne idée soutenu par des décors, un directeur photographique au sommet de son art et une musique qui vous plonge bien dans l’ambiance. Ce film aurait pu être parfait malheureusement ce n’est pas le cas. Chun Jung Myung (pourtant très bon) soutient difficilement la comparaison avec les 3 jeunes acteurs qui sont excellents et le début très prometteur puis l’apparition d’un autre couple dans cette maison tout ça était très excitant et laissait supposer une fin épique. Or c’est tout le contraire, des longueurs scénaristiques, une explication qui tourne au mélo alors que jusque-là nous avions pu assister à des échanges métaphoriques très forts.

Cependant la perfection n’existant pas, ce conte fantastique reste un film à voir. Ces nombreuses qualités vous feront oublier ses petits défauts.

Image du film coreen Hansel et Gretel

Anecdote

Le film a été nomine au festival du film fantastique de Gerardmer en 2009.

Bonus DVD

Vous trouverez un 2ème DVD qui contient de nombreux bonus, notamment le making of, les interviews des directeurs musicaux, décoratrices et effets spéciaux mais aussi des scènes coupées, un petit reportage sur ce que les autres réalisateurs Sud-coréens très en vogue pensent d’Hansel et Gretel ainsi que 2 courts métrages du réalisateur.

Bande-annonce

Galerie

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