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Cinéma : Astro Boy que reste-t-il de Tezuka ?

Astro boy

C’est sous le titre d’Astro Boy que sortira sur les écrans de cinéma français les nouvelles aventures d’un héros mécanique que les trentenaires français ont connu sous le nom d’Astro le petit Robot en 1986 (Atomu au Japon).
Derrière une affiche aux codes très classiques se cache un personnage qui fut un véritable phénomène de société au Japon dans les années 50. Son créateur est le célèbre Osamu Tezuka qui est l’équivalent d’un mélange de Hergé, Franquin et Disney à lui tout seul.
Ses histoires de SF axées sur les robots ont beaucoup contribué à créer un intérêt pour la robotique chez des générations de jeunes japonais. Ces gamins ont fini par devenir adulte et ont hissé leur pays à la pointe de la technologie robotique (qui a dit que la télé abrutissait les enfants ?).

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Mais ne nous égarons pas, aussi fort qu’ait pu être l’impact de cette série à son époque rien ne garantit pour autant d’arriver à toucher le public contemporain. La tâche est d’autant plus difficile que le défit est double : intéresser un nouveau public (souvent jeune) sans pour autant trahir l’œuvre originale au risque de décevoir les nostalgiques qui sont aussi les parents qui accompagnent la progéniture au cinéma (et qui accessoirement achèteront le DVD).

Osamu Tezuka fut l’inventeur d’un certain nombre de techniques d’animations 2D, du coup voir son œuvre en 3D est assez déroutant. Mais depuis plus d’une décennies nos yeux ont pris l’habitude de voir ce type de rendu et on oublie vite la 3D (qui évoque fortement Robots) pour se focaliser sur l’histoire :

Un chercheur de l’armée perd Toby, son fils unique, lors de la mise en service du Pacificateur, un robot militaire dont ils ont perdu le contrôle. Ne pouvant supporter la mort de son enfant, il va créer un androïde lui ressemblant et lui injecter la mémoire de Toby. Ce robot (Astro) n’aura pas conscience de sa condition de machine et sera persuadé d’être un enfant humain. Mais le père endeuillé réalise que ce substitut mécanique ne peut pas remplacer son fils et, loin de l’apaiser, cela  ne fait qu’augmenter sa tristesse. Réalisant que la conception de cette machine était une erreur, il se décide à le désactiver. Mais le robot s’enfuit en quête de sa propre identité.

Les Fans crieront peut-être au scandale en voyant que le design de certains personnages secondaires n’a franchement plus rien à voir avec le style de la série. Avec des capitaux américains et un studio d’animation Hongkongais (Imagi), il ne faut pas s’étonner que la série s’éloigne de l’original.

Cependant, il faut avouer que les nostalgiques peuvent quand même y trouver leur compte : des clins d’œils aux anciens personnages de la série d’origine (et à Tezuka) parsèment le film et le design des personnages principaux respecte relativement bien leur modèle malgré le passage en 3D. Astro conserve son esprit candide et les méchants comme les gentils sont toujours faciles à identifier au premier regard. Le tout est servi par une bonne dose d’action associée à un humour très présent, cette combinaison ravira les jeunes enfants.

En revanche, si la nostalgie ne vient pas embrumer votre esprit critique, il faut reconnaître que le manichéisme poussé à l’extrême peut vite paraître indigeste pour un adulte. Les bons sont trop « gentils » et les méchants manquent cruellement de finesse. Il en va de même pour l’énergie qui anime le robot et son rival : une boule d’énergie bleu positive et une rouge négative… C’est un peu simplet pour un adulte. Dans le registre des choses un peu limite, citons le coup de l’ADN de Toby qui a gardé la mémoire du petit garçon. Pas besoin d’avoir fait médecine pour savoir que ce n’est pas possible quelque soit la technologie utilisé. Il serait temps d’arrêter de prendre des scénaristes en école primaire.

Astro boy (premier vol)

Alors, est-ce que ce film peut être apprécié sans une bonne dose de nostalgie ? Probablement, que oui, car l’univers un peu rétro du design donne une identité assez forte au film. Et malgré le temps qui a passé, ce film reste toujours d’actualité en posant une question pertinente sur la limite à partir de laquelle un robot peut être considéré comme notre égal sur le plan intellectuel ou émotionnel. Ce thème avait déjà été abordé par A.I. de Steven Spielberg et Stanley Kubrick (qui voulait justement adapter Astro en film) , mais reste plus que jamais d’actualité, car la robotique commence à concrétiser aujourd’hui ce qui n’était que de la science fiction en 1960. Aujourd’hui, on peut voir des robots bipèdes, des robots qui regardent et apprennent par mimétisme ou encore la reproduction d’un cerveau de chat à l’aide de processeurs d’ordinateur. Les chercheurs ne cachent pas leur ambition d’arriver à terme à créer un cerveau artificiel dépassant la capacité humaine.

Les thèmes qui ont fait le succès d’Astro sont toujours les mêmes, mais la société a changé et cela nous pousse à regarder ce film avec un regard différent. Le jour où les machines nous dépasseront n’est plus si lointain et il devient légitime de se demander si elles ressembleront au gentil Astro ou au terrible Pacificateur ?

Quoi qu’il en soit, si on n’est pas trop exigeant, ce film reste un bon divertissement familial que l’on soit nostalgique ou non.

Sortie : le 9 décembre
Durée : 1h25
Réalisation : David Bowers

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