Mike Shinoda parle des majors

Mike Shinoda, chanteur, compositeur et parolier de Linkin Park a lancé dernièrement sur son blog une discussion sur la comparaison entre les compagnies musicales majors (EMI, Warner, Universal, Sony, BMG) et les indies. Un de ses derniers messages revient sur le retour économique des ventes d’album pour un chanteur d’une major.
Il reprend à son compte un exemple du livre All You Need to Know About the Music Business de Donald Passman  où un CD américain est  vendu 18,98 dollars dans un magasin. 
En supprimant les frais de packaging (pressage du CD, impression de la pochette, transport),  le CD coûte 14,74 dollars.
De cette somme, un musicien ne gagne que… 1,33  dollars, le reste allant à la major avec laquelle il a signé.
Cependant, le groupe a encore des frais avec son agence, ses managers, … On considère que ce coût  représente 30% des gains d’un groupe donc au final le groupe gagne dans sa  poche 0,93 dollars, soit 5% du prix vendu.
Mike Shinoda prend l’exemple d’un groupe avec 4  membres, chacun repart donc avec 0,23 dollars.
(Les calculs exacts ci-dessus sont indiqués dansun article sur la vente des albums du journal USA Today.)
A noter que le chanteur indique que le groupe ne récupère  cette somme qu’après que le label ait  remboursé ses frais engendrés par la promotion du groupe, telle la réalisation  de clips, les coûts d’enregistrement, la promotion de l’album, l’argent prêté  pour réaliser une tournée.
Certaines majors prennent 500 000 dollars par morceaux.
De plus, l’auteur link vers un  article d’USA Today dans lequel un chanteur assez connu Sam Moore n’a  aucune retraite car sa maison d’édition, Atlantics  Records appartenant à la Warner, n’a pas payé pour sa pension  alors qu’il avait vendu des millions d’albums. L’article suggère que ce cas  n’est pas isolé.
Côté major, on  indique que neuf albums sur dix vendus n’est pas rentable car les frais de  production et de promotion ont explosé (source : l’article cité ci-dessus)  et que le nombre de morceaux vendus ont diminué à cause d’Internet.
Du côté français, la SNEP (Syndicat National de l’édition  Phonographique) indique que le chiffre d’affaire des gros éditeurs a  diminué de 17%. Ce chiffre cache un changement de méthode de  consommation : la vente physique a diminué de 20 % alors que les ventes  internet et téléphonie mobile ont augmenté de 16%. De plus, le nombres de types  téléchargés (et achetés) est devenu supérieur au nombre de singles vendu en magasin.
Enfin, d’après les majors, l’argent récupéré sur les artistes qui fonctionnent  sert à lancer les groupes émergeants.
Difficile de se faire un avis sur cette situation mais il reste scandaleux que le créateur d’un produit ne gagne que 5% d’un produit sur lequel il travaille à pleins temps. Pour comparer, un ingénieur dans une SSII gagne le tiers de la somme auquel il est facturé. A quand un ré-équilibrage de la situation?

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